Mon kiosque et moi

Dans la majorité des réseaux de transport, l’information voyageur est conçue comme un message unique destiné à tout le monde. Même formulation, même ton, mêmes canaux, peu importe si l’on s’adresse à un habitué, un touriste, un adolescent ou une personne en difficulté de lecture. Ce choix de simplicité apparente produit en réalité un effet inverse : un message trop générique ne parle à personne précisément.
Chaque type de voyageur a des attentes spécifiques : le quotidien cherche de l’efficacité, le touriste veut de l’accompagnement, les publics vulnérables ont besoin de clarté renforcée. Pourtant, la majorité des messages diffusés dans les bus ou les gares se ressemblent : techniques, froids, impersonnels, souvent peu utiles dans un moment de tension.
Adapter la communication ne veut pas dire tout segmenter. Cela signifie penser des couches d’information : une version synthétique, lisible, visuelle, puis des détails accessibles pour qui veut aller plus loin. Cela signifie aussi identifier les contextes : est-ce qu’un panneau dans une gare touristique doit dire la même chose qu’un message sur une ligne scolaire ?
La technologie le permet : écrans dynamiques, messages contextualisés, alertes personnalisées via QR code ou appli. Ce qui manque, ce n’est pas l’outil, mais la volonté d’imaginer une communication centrée usager, dans sa diversité réelle.
Penser des messages pour différents profils, ce n’est pas complexifier, c’est mieux se faire comprendre. Et c’est là, l’objectif de toute communication.